| Deux DJ arrêtés pour avoir réalisé des mixtapes |
Alertée par la RIAA (Recording Industry Association of America),
l’équivalent de la Suisa pour les Etats-Unis, la police a débarqué
mardi passé dans les bureaux de Drama, célèbre DJ d’Atlanta. Elle a
saisi plus de 80'000 disques, quatre véhicules, du matériel
d’enregistrement et divers autres biens «découlant d’activités
illicites».
L’arrestation et la perquisition ont été couvertes par la chaîne de
télévision locale Fox News comme s’il s’agissait du démantèlement d’un
réseau de trafic de drogue.
Un procédé illégal qui arrange tout le monde Les mixtapes existent depuis de nombreuses années dans le milieu
hip-hop. Cassettes mixées dans les premières années, les mixtapes se
retrouvent depuis quelques années sous formes de CD. Ce sont les DJ qui
les mixent avec des morceaux inédits, des remixes et bien entendu des
morceaux tirés d’albums. Tout cela se fait sans demander les
autorisations aux maisons de disques qui sont cependant enchantées de
ce procédé puisqu’il s’agit d’un outil de promotion énorme pour leurs
artistes sans qu’elles n’aient à verser un seul centime.
Les mixtapes, un passage obligé pour réussir Comme l’indique le New York Times, les rappeurs qui veulent percer sont
obligés de passer par les mixtapes, beaucoup plus efficaces que les
maisons de disques pour les promouvoir. Le rappeur 50Cent s’est fait
connaître en étant omniprésent sur les mixtapes des DJ new-yorkais.
Actuellement il est l’un des plus riches rappeurs au monde avec une
fortune estimée par le magazine Forbes à 750millions de dollars en
2006.
Dj Drama avait également rendu célèbres sa série de mixtapes appelées
«Gangsta Grillz». Lorsqu’il permettait à un nouvel artiste de
participer à l’une de ses mixtapes, cela était vécu comme un événement
par le public et comme un honneur par l’artiste choisi.
Trafiquant de drogue ou de musique : même combat pour la police Pour les compagnies gérant les droits d’auteur il s’agit cependant
d’une violation de la loi, comme l’a indiqué à MTV Brad Buckels, patron
de la section anti-piratage de la RIAA : «Que ce soit une mixtape ou
une compilation ou quoi que ce soit, ça n'a pas d'importance, si c'est
un produit qui viole la loi, ça devient une cible».
Placé en détention provisoire, DJ Drama a pu sortir après le versement d'une caution de 100.000 dollars.
La question est " Que deviendront DJ Saïd & DJ Nass-R, DJ MCB, DJ
Sios et les autres si une opération de telle envergure s'execute en
France ? "